Itinéraire musical

Enfance

Ma découverte de la musique a commencé de façon très banale : dans l'entourage familial et à la radio.

Mes parents ne sont pas de grands mélomanes mais je me souviens d'un enregistrement audio où, âgée de quelques mois voire un an, je babille pendant qu'on entend chanter Charles Aznavour à la télévision. Je suis née en 1975 et à l'époque, on entend des voix qui nous accompagnent encore : Michel Fugain (et le Big Bazar : on le voyait souvent à la télé faire le fou avec ses potes, dans ses costumes jaune poussin), Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Julien Clerc, France Gall, Véronique Sanson...

Chez ma nourrice, la radio est allumée toute la journée sur RTL, il me semble. On entend la jeune Mexicaine Jeanette qui chante Porque te vas dans une langue étrange qui ne ressemble pas à l'anglais... Mais aussi Louise de Gérard Berliner, que je suis trop jeune pour comprendre.

Les enfants de la maison sont alors des ados et selon leur humeur, les deux plus jeunes me convient dans leur chambre respective. Là je découvre La Bande à Basile, Abba (Money, Money), Supertramp (The Logical Song, Goodbye Stranger...), Kate Bush (Babooshka)... J'aime beaucoup l'ambiance crépusculaire de Everybody's got to learn sometime des Korgis. Les émissions de télé occupent mes mercredis après-midi et j'y ai sûrement découvert de nombreux tubes dont je regrette de ne pas me souvenir aujourd'hui !

Le samedi soir, on regarde en famille les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier ou bien la grand'messe cathodique de Michel Drucker, Champs-Élysées. Face aux chanteurs de papa-maman tels que Gilbert Bécaud, Charles Aznavour (décédé le jour où j'ai rédigé cet article ! Au revoir, Monsieur A.), Claude Nougaro, Jane Manson, Julio Iglesias, Isabelle Aubret... et que sais-je encore), on y voit débarquer Daniel Balavoine mais aussi, d'outre-Atlantique, Grace Jones avec sa voix intimidante ("Elle est pas commode, celle-là !" fut la réaction de ma mère) dans sa reprise de La vie en rose d'Edith Piaf. Bien sûr je me souviens du passage du clip Thriller de Michael Jackson, que, chose étonnante, les parents m'ont laissée regarder (je me cachais quand même les yeux). Le dimanche matin, un son étrange nous vient des États-Unis par l'émission H.I.P.-H.O.P. animée par Sidney.

Dans la voiture de mes parents, on trouve près de l'auto-radio des cassettes de chanteurs essentiellement francophones : Demis Roussos, Julio Iglesias, Michelle Torr, Linda de Sousa, Michel Sardou, le trompettiste Jean-Claude Borelly... parmi lesquels semble s'être égaré le "voyou" Bernard Lavilliers.

Comme toute gamine, j'écoute des K7 audio et des disques vinyle en 45 tours, qu'on nous offre, à moi ou à ma sœur, aux grandes occasions (anniversaires, Noël...). À côté des contes traditionnels, des chansons de Chantal Goya, Douchka et des histoires de mes héros de dessins animés préférés, certaines chansons retiennent mon attention : Rock'n Dollars de William Sheller, Il tape sur des bambous de Philippe Lavil... Les enfants de ma nourrice me font aussi quelques... cadeaux : Annie Cordy, Claude François, C Jérôme...

Pendant les vacances scolaires, la TV addict que je suis regarde les émissions jeunesse parfois ponctuées de variétés. On nous passe plusieurs années de suite Abbacadabra ! 

En CE2, le samedi matin, nous finissons les cours en poussant les tables afin de danser comme des fous sur Rocamadour de Gérard Blanchard ! Défoulement assuré ! C'est dans cette même classe que, sur l'invitation de la maîtresse, chacun vient exprimer son talent : imitations, blagues, chansons... Quelle année atypique !

Collège

Quelques années plus tard, au collège, je continue de regarder les émissions de variétés et je commence à écouter la radio. Avec ma soeur, pendant des heures, on enregistre des compilations en bataillant avec les radio-cassettes. On joue même aux animatrices radio avec les copines et cousines reçues à la maison en racontant des blagues, des bêtises... Et on s'écoute en rigolant ! Il n'en reste plus rien, ou alors ça doit être bien caché au fond d'un carton dans le grenier et devenu inaudible.

Ma préférence radiophonique va à NRJ et j'écoute les Français (Elsa a ma préférence face à Vanessa Paradis, Patricia Kaas), les one-shots internationaux, les artistes plus influents : George Michael, Prince, The Communards, Frankie goes to Hollywood, Madonna (dont je ne suis pas fan absolue)... et d'autres dont j'ai parfois du mal à comprendre le nom, vu mon niveau d'anglais plutôt scolaire : il me faudra du temps pour identifier U2 alors que je raffolais de With or without you ! J'aime les tubes tels que You're in the army now des Status Quo, Through the barricades des Spandau Ballets, My name is Lucas de Suzanne Vega...

Mon premier achat d'album, en 1988, est en K7 : Raw like sushi de Neneh Cherry ! J'adore l'énergie de Buffalo Stance et l'ambiance plus mélancolique de Manchild.

Les amis de mes parents, qu'on appelle La Bande à Paulo, ont des enfants à peu près dans nos âges (ma sœur est de 1978 et mon frère de 1983). On fait souvent des soirées ensemble, pour les anniversaires et le réveillon du 31 décembre, et parfois même sans motif particulier. Les deux plus grandes filles ont deux et trois ans de plus que moi et leurs frères. Je passe parfois du temps avec elles, je feuillette des magazines comme OK ! , Elle... et je découvre a-ha, Wet Wet Wet...

La house et la techno s'invitent aussi sur les ondes, je n'ai pas de critères d'exigence très pointus et je prends tout ce qui passe, sauf le rap face auquel je suis rétive.